L’histoire de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons
Une partie du charme de la mission Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons réside dans le terrain même sur lequel elle se trouve.
Située le long des rives de la baie Georgienne – la « mer douce » de Samuel de Champlain – et entourée de collines boisées, cette région était la terre ancestrale de la nation huronne-wendate, une branche des Haudenosaunee. Les Wendats étaient une société matriarcale de bons commerçants et d’habiles agriculteurs qui appelaient leur terre Wendake : la terre à part.
Les jésuites français arrivent à Wendake au XVIIe siècle. En tant qu’ordre international, la Compagnie de Jésus fonctionnait à la manière d’une armée, vouée à la propagation du catholicisme dans le monde. À l’instar de leur fondateur, Ignace Loyola, les jésuites étaient convaincus que, pour sauver son prochain, il fallait d’abord l’instruire.
À l’exception d’un prêtre italien, les habitants de Sainte-Marie étaient tous des Français. Il ne se trouvait aucune femme parmi eux. Les membres de la nation huronne-wendate étaient des visiteurs fréquents de la mission.
Wendake: Un territoire à part
La nation huronne-wendate occupait un territoire situé au nord et à l’ouest du lac Simcoe, et au sud et à l’est de la baie Georgienne. Une proportion d’environ 70 % de cette zone était constituée de terres arables et a été bien décrite par un récollet du XVIIe siècle, le frère Gabriel Sagard.
Sur la trace de l’explorateur français Samuel de Champlain, les jésuites français arrivent à Wendake tot au XVIIe siècle. Ordre international, la Compagnie de Jésus fonctionnait à la manière d’une armée, vouée à la propagation du catholicisme dans le monde.
Les jésuites s’installent à Wendake. Allant de village en village, ils s’initient à la langue et aux coutumes wendates, tout en prêchant les Autochtones.
Leur supérieur, le père Jérôme Lalemant, rêve d’ériger « une demeure séparée, isolée des autres villages, qui servirait, entre autres, à la retraite et à la méditation pour nos travailleurs évangéliques ».
La mission est bâtie
De courageux laïques viennent de France pour ériger en 1639, sur la berge de la rivière Isaraqui (Wye), une mission qui prend le nom de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons; le terme « Hurons » désignait les Wendats en français.
À force de dur labeur et de dévouement, Sainte-Marie devient quasiment autonome, une réalisation impressionnante compte tenu de l’isolement de l’établissement, situé à 1 200 km de Québec. Elle ne dure cependant que dix ans.
Au XVIIe siècle, une bonne partie du Canada que nous connaissons aujourd’hui était connu sous le nom de Nouvelle-France, et la plupart de ses quelques centaines d’habitants européens vivaient le long du fleuve Saint-Laurent. Leur subsistance était tributaire de la pêche, des fourrures et d’une agriculture naissante.
Nous connaissons l’histoire de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons grâce aux rapports annuels (appelés « Relations des jésuites ») rédigés par le supérieur de Sainte-Marie, qui les expédiait en France via Québec.
Sainte-Marie est abandonnée
Le père Paul Ragueneau a écrit l’histoire des déchirements et du désespoir qui ont conduit à l’abandon de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons.
Au printemps 1649, les membres de la nation Haudenosaunee (connue par les Français sous le nom d’Iroquois) multiplient les attaques, et les Hurons-Wendats, très touchés par la maladie, sont incapables de défendre Wendake.
Ce harcèlement croissant pousse les missionnaires jésuites, les laïcs français et les adeptes wendats chrétiens à brûler la mission et à l’abandonner.
Ils s’embarquent pour l’île Saint-Joseph (aujourd’hui l’île Christian), où ils fondent une nouvelle mission Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons. Après un hiver de famine et talonnés par d’incessantes attaques, les Français et les Wendats chrétiens prennent le chemin de Québec.
À Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, la sépulture des prêtres martyrs Brébeuf et Lalemant est un haut lieu de pèlerinage pour les chrétiens.
Les prêtres jésuites
Les jésuites étaient des prêtres de la Compagnie de Jésus, ordre fondé par Ignace de Loyola en 1534. Cet ordre actif était un exemple d’organisation, de discipline et d’efficacité. Seuls des hommes exceptionnels, dont la personnalité et les talents particuliers pouvaient être mis à contribution, y étaient admis. Il fallait de 13 à 15 ans pour devenir jésuite. Souvent appelés « les soldats du Christ », les jésuites étaient organisés selon un modèle militaire.
À partir de 1639, les prêtres arrivent en grand nombre, car Sainte-Marie allait servir de quartier général de la mission. Il fallait le plus grand nombre possible de prêtres d’expérience pour donner aux nouveaux venus une formation appropriée. Certains des prêtres trouvaient difficile la vie en Nouvelle-France.
Les frères laïcs
La Compagnie de Jésus comprenait également des hommes qui prononçaient les vœux de frères laïcs. Les cinq frères laïcs de Sainte-Marie étaient tous des artisans chevronnés et de fervents catholiques.
Donnés
Les « donnés » formaient un autre groupe d’hommes à Sainte-Marie. Ils avaient signé un contrat avec la Société, s’engageant à aider les prêtres et les frères dans leur labeur de missionnaires.
Certains étaient des gens de métier – menuisiers-charpentiers et forgerons – tandis que d’autres étaient de simples ouvriers.
Engagés
Les hommes de Sainte-Marie ne prononçaient pas tous des vœux. Les jésuites ont engagé des hommes pour aider à la construction de la mission isolée de Sainte-Marie. Souvent, ces employés ne prononçaient leurs vœux de « donnés » qu’après avoir travaillé à la mission pendant un an ou deux.
Les soldats
Parfois, au départ de Québec, des soldats accompagnent les flottilles de canots sur le trajet de 1 250 kilomètres. Ils passaient l’hiver à Wendake et rentraient à Québec au printemps suivant. Au début, les jésuites craignaient que les militaires ne soient un mauvais exemple pour les Wendats, mais leur bonne conduite devait bientôt les rassurer.
Wendake
La nation huronne-wendate occupait un territoire sis au nord et à l’ouest du lac Simcoe, et au sud et à l’est de la baie Georgienne. Environ 70 % de ces terres étaient arables.
C’est une excellente région pour la chasse et la pêche, et la baie Georgienne, avec ses nombreux affluents, permettait aux Wendats de contrôler les échanges entre le Sud fertile et le Bouclier canadien. Dans le périmètre de Wendake, environ 330 kilomètres de pistes reliaient les 4 tribus de la nation huronne-wendat et tous leurs villages. Des sentiers quadrillaient l’ensemble de Wendake et menaient également aux territoires voisins des nations des Pétuns et des Neutres.
Pour franchir de longues distances, il y avait les canots d’écorce. Ces embarcations, de quelque 7 mètres de long et de 1 mètre de large, pouvaient transporter 4 ou 5 hommes et une cargaison d’environ 91 kilos. Pendant l’hiver, les Wendats se déplaçaient au moyen de raquettes, de traîneaux et de traînes sauvages.
Les tribus
La nation huronne-wendate était une association de groupes de langue iroquoienne et se divisait en quatre grandes tribus :
- La tribu de l’Ours (Attignawantan), la plus nombreuse, représentait près de la moitié de la population wendate. En 1640, le clan de l’Ours englobait était répartie sur 13 villages.
- La tribu de la Corde (Attigneenongnahac) occupait le territoire délimité par les rivières Sturgeon et Coldwater, sur la crête du mont Saint-Louis. Elle était répartie entre trois villages principaux. Comme celle de l’Ours, cette tribu était l’une des plus anciennes.
- La tribu de la Roche (Arendarhonon) possédait un territoire sis entre Coldwater et Orillia. Ses membres formaient quatre villages, celui de Cahiague étant le plus important.
- La tribu du Chevreuil (Tahontaenrat) a été la dernière à s’établir au Wendake. Elle occupait un territoire sis au nord du lac Orr.
Le « peuple du marais » (Ataronchrono) n’était pas reconnu par la confédération, au sein de laquelle il était pourtant représenté par les dirigeants de la tribu de l’Ours. Ce peuple était, semble-t-il, composé de segments de clans issus de la tribu de l’Ours et, peut-être, de réfugiés fuyant les Seneca, plus au sud.
Les clans
Chez les Hurons-Wendats, l’administration quotidienne était fondée sur le clan. Le clan rassemblait les descendants d’une même ancêtre. Divers chefs de clans composaient le conseil de village. Les chefs réunis par les conseils étaient uniquement des hommes, les femmes n’ayant pas directement voix au chapitre. Les Wendats se mariaient habituellement à l’extérieur de leur clan. La plupart des villages entretenaient donc des liens par alliance, ce qui établissait des liens sociaux forts.
On comptait huit clans hurons-wendats, qui étaient des organisations fonctionnelles, ne reconnaissant pas les distinctions de tribu. Ces clans s’identifiaient à des animaux importants dans la mythologie de la genèse huronne-wendate : tortue, loup, ours, castor, chevreuil, faucon, porc-épic et serpent. Les huit clans étaient généralement représentés dans chaque village.
Les conseils de tribu étaient convoqués par le chef d’un segment de clan. Avant le conseil, il y avait concertation dans chaque clan pour déterminer sa position sur l’affaire en cause. Une fois l’an, tous les chefs de segments claniques assistaient au conseil de confédération. Ils y débattaient des guerres communes et des plans de défense, et y renouaient et renforçaient les liens entre nations. Pendant plusieurs semaines, habituellement au printemps, il y avait des banquets, accompagnés de danses, de festins et de présentations de cadeaux.
L’agriculture
Les Hurons-Wendats étaient des agriculteurs, qui cultivaient le maïs, le haricot et la courge. Leur régime alimentaire reposait principalement sur le maïs (dans la proportion de 65 %). Une fois séchés et décortiqués, les grains de maïs étaient broyés, ou parfois écrasés entre deux pierres, pour faire de la farine. La sagamité (soupe au maïs) pouvait s’enrichir de morceaux de poisson, de viande et de courge. Le pain de maïs sans levain était cuit sous la braise, et on l’agrémentait de fruits secs et de viande de chevreuil. Parmi les autres ingrédients du régime alimentaire huron-wendat, il y avait des haricots, des baies sauvages, des noix et du sirop d’érable. On cultivait le tournesol pour l’huile, utilisée en cuisine et pour s’enduire le corps.
Les femmes du village cultivaient leurs trois principales cultures sur des buttes légèrement surélevées. Le sol s’épuisait tous les deux ans à peu près, et il fallait alors cultiver de nouveaux champs. À l’automne, on récoltait le maïs, qu’on mettait à sécher sur des gaules, dans la longue maison. On faisait aussi sécher les haricots, qui étaient entreposés avec le maïs, dans des récipients d’écorce ou de bois.
La cueillette était importante pour l’alimentation des Hurons-Wendats. On recherchait des fruits mûrs, des noix, des baies, des racines de roseau et de la sève d’érable pour varier les plats et les agrémenter. Le chanvre servait à fabriquer la corde et à confectionner des filets et des paniers.
La pêche, la chasse et le piégeage
Les hommes pêchaient à l’aide de filets et de barrages (des enclos sous-marins) disposés sous l’eau. Ils se servaient parfois de javelots de bois armés d’une pointe. Les prises étaient abondantes : corégone, truite, esturgeon, brochet et poisson-chat. La plus grande partie était séchée et fumée pour être consommée plus tard. La chasse était une activité de printemps et d’automne, et le chevreuil était le gibier privilégié, à la fois pour sa chair et pour son cuir.
On poursuivait les chevreuils en les poussant dans des rivières ou des enclos construits à cette fin, où ils étaient abattus à coups de flèches. On fumait la viande, qu’on servait surtout comme plat principal lors des fêtes et des célébrations. Les chasseurs huronswendats traquaient l’ours avec des chiens spécialement dressés. Le chien était le seul animal domestique de la société huronne-wendate. Il arrivait qu’on sacrifie des chiens ou qu’on les mange, surtout pendant l’hiver, lorsque la viande était rare.
Les chasseurs prenaient les castors au collet et les tuaient au moyen de flèches ou de matraques. On chassait le castor pour sa chair, mais aussi pour sa fourrure, et cette proie jouait un rôle prédominant dans le commerce du XVIIe siècle. On estime que, vers 1630, la population de castors avait disparu de Wendake.
Les femmes wendates
La famille se composait d’une femme, de ses filles ou de ses sœurs, ainsi que de leurs maris et enfants respectifs. Dans la longue maison, les femmes avaient de l’influence sur les hommes dirigeants. Elles étaient les gardiennes de la famille et des traditions du village. Les femmes se chargeaient également d’une longue liste de tâches :
- repas, couture et tannage des peaux;
- soin des enfants;
- entretien des feux et âtres servant à la cuisine;
- cueillette d’aliments;
- confection des paniers et des récipients;
- tissage des nattes et confection des filets;
- cultures;
- soin des membres de la famille et des invités.
Les femmes avaient pour tâche prédominante de cultiver la terre. À l’aide de petites bêches en bois, elles enfouissaient les semences et entretenaient les cultures, chassaient les oiseaux et les rongeurs, faisaient les récoltes et brûlaient les restes végétaux pour amender les sols.
Les hommes wendats
Les hommes, pour leur part, aspiraient à devenir des guerriers courageux, de bons pêcheurs et chasseurs et des commerçants habiles. Ils tentaient également de se gagner une réputation de générosité, d’éloquence et de sagesse. Dans chaque village, les hommes avaient de multiples occupations :
- défrichage;
- chasse;
- pêche et entreposage du poisson;
- fabrication d’ustensiles et d’outils de bois et de pierre;
- réparation des structures du village;
- fabrication de canots, de pipes, de raquettes et de traîneaux;
- négociations de paix avec l’extérieur.
Les hommes et femmes hurons-wendats devaient travailler sans relâche pour se procurer des biens, et qu’ils partageaient avec les autres membres de la longue maison, du village, du clan, de la tribu et de la confédération. Dans plusieurs comptes rendus des débuts, les visiteurs européens insistent tout particulièrement sur la générosité dont font preuve les Hurons-Wendats à l’égard des Français et d’autres groupes autochtones.
Mariages et enfants
Le mariage huron-wendat était monogame et les partenaires pouvaient, l’un et l’autre, y mettre fin. Cela se produisait rarement si le couple avait des enfants. Lorsqu’une femme attendait un enfant, il était normal que chaque homme avec lequel elle avait cohabité en revendique la paternité. Il revenait à la mère de faire son choix. Les femmes enceintes se voyaient imposer certaines restrictions. Elles devaient se garder d’être aperçues par le gibier, de crainte que les bêtes ne s’enfuient. Elles devaient soigneusement éviter d’entrer chez les malades, car on pensait que cela pouvait aggraver leur état.
À la naissance d’un enfant, on lui perçait les oreilles, après quoi on lui attribuait un nom. À son plus jeune âge, l’enfant était enveloppé de fourrures et porté dans un porte-bébé garni d’un duvet moelleux provenant de joncs et de roseaux. Il était allaité jusqu’à ses deux ou trois ans. On le nourrissait ensuite de soupe et de viande prémastiquée. On adorait les enfants, et tous s’en occupaient consciencieusement.
Empreints d’un fort sentiment de dignité, les Hurons-Wendats considéraient qu’il était malsain de contraindre ou d’humilier quelqu’un en public, particulièrement les enfants. Ils n’avaient jamais recours au châtiment corporel comme punition.
Les enfants recevaient peu d’instruction théorique; ils acquéraient plutôt leurs habiletés au fil de leurs jeux. Les filles aidaient leur mère dans leurs travaux. On attendait des garçons qu’ils soient braves, audacieux et autonomes. Dès leur plus tendre enfance, ils s’infligeaient coupures et brûlures, pour s’entraîner aux épreuves qui devaient plus tard sanctionner leur courage et leur virilité.
L’emplacement des villages
Les villages étaient construits à proximité de terres arables et d’une bonne source d’eau. Les Wendats en choisissaient les emplacements avec soin. Idéalement, le site présentait les avantages suivants :
- à l’abri d’une falaise;
- à proximité d’une source;
- en surplomb d’une voie d’eau navigable;
- non loin d’une zone étendue se prêtant à l’agriculture;
- à portée d’une source de bois pour les feux et les constructions.
Les grands villages étaient enclos par des palissades formées de rangs de pieux. Pour étayer ce rempart, on insérait entre les pieux des gaules entrelacées, pour former une sorte de treillage. Cet ouvrage présentait également des portails étroits, des tours de guet et des galeries de défense.
Les maisons longues
Les familles logeaient dans des maisons longues. Sans fenêtres, elles mesuraient en moyenne de 25 à 30 mètres de long, de 6 à 9 mètres de large et autant de haut. La longue maison était faite de troncs recourbés en arceaux, qu’on recouvrait ensuite d’écorce et de gaules. Les deux extrémités étaient percées de portes basses et il y avait habituellement un porche, qui servait à entreposer les aliments et le bois de chauffage. Des orifices ménagés dans le toit permettaient à la lumière d’entrer et à la fumée de s’échapper. Des foyers, espacés d’environ 6 mètres, servaient chacun à deux familles. La fumée causait souvent des troubles oculaires chez les aînés. Si l’on compte six personnes par famille, la maison longue devait loger de 36 à 40 personnes.
Une plateforme longeait les deux murs latéraux de la maison. L’hiver, les occupants dormaient sur le sol, près des foyers, et des tablettes servaient à l’entreposage. L’été, ils dormaient en plein air ou sur ces tablettes, qui étaient assez larges pour servir de couchette. Les maisons longues étaient frugalement meublées – nattes d’écorce, de roseau ou d’enveloppes de maïs, fourrures sur le sol, pots, paniers et énormes cuvettes pour la conservation du maïs.
Une maison longue durait de huit à dix ans. Un village changeait habituellement d’emplacement tous les 20 à 40 ans. Le déménagement était effectué avec l’aide des habitants de villages voisins.
Les vêtements étaient faits de peaux de chevreuil et de castor. Les hommes portaient un pagne et des mocassins. L’hiver, ils y ajoutaient des manchettes, des jambières et une cape de fourrure. Les femmes s’habillaient d’une façon semblable, la jupe remplaçant le pagne. Les Wendats se peignaient tout le corps et portaient des perles, qu’ils préféraient rouges. Ils utilisaient aussi comme décorations des plumes et des aiguillons de porc-épic. Les femmes ornaient leur chevelure de petits peignes décoratifs en os. Une autre parure populaire était le « wampum », fait de perles de verre, osselets et coquillages.
Les hommes portaient habituellement, suspendue dans le dos, une blague à tabac, qui leur servait à transporter des pipes, des amulettes et d’autres effets personnels. La pipe était un accessoire hautement prisé; avant toute discussion d’affaires et toute réunion, on fumait d’abord une pipe.
Les fêtes faisaient partie de la spiritualité wendate, et celles qui mettaient le chant à l’honneur étaient les plus importantes et les plus populaires. Si un homme désirait s’élever à un rang supérieur, il tenait une fête de ce type. Des fêtes d’action de grâces avaient lieu à l’occasion d’événements heureux.
Des fêtes de guérison étaient organisées par les sociétés de guérisseurs, qui traitaient les maladies mentales aussi bien que physiques. Chaque société était dotée d’un masque ou d’un symbole qui lui était propre. Lorsqu’une personne était mourante, on célébrait une fête des adieux.
Les fêtes étaient annoncées par un crieur; plus l’événement était important, plus le crieur choisi était âgé. Des danses et des rites particuliers accompagnaient toutes les fêtes, qui comprenaient des jeux et des concours.
Les Hurons-Wendats distinguaient trois types de maladies :
- les affections d’origine naturelle, qu’on pouvait soigner à l’aide d’herbes, de remèdes, de cataplasmes ou en provoquant une sudation;
- les comportements sociaux jugés anormaux, qu’on croyait relever de la sorcellerie et dont le chaman devait s’occuper;
- les troubles psychologiques, qui se manifestaient par des rêves. Chez les Hurons-Wendats, on croyait que le rêve était le langage de l’âme. Si les désirs révélés par ses rêves étaient réprimés ou frustrés, la personne en souffrait et pouvait même en mourir. Seul le chaman pouvait interpréter les rêves et les désirs qui s’y exprimaient.
On distinguait quatre catégories de chamans, selon leur pouvoir :
- pouvoir sur les conditions météorologiques (vent, pluie, etc.);
- pouvoir de prédire l’avenir;
- pouvoir de retrouver les objets perdus;
- pouvoir de guérir les malades.
Les guérisseurs étaient habituellement des hommes, tandis que la sorcellerie était du ressort des femmes. Le chaman déterminait les mesures à prendre par le truchement de visions et de rêves. Pour induire l’état visionnaire, il se soumettait à des périodes de jeûne et d’abstinence sexuelle, et ce jusqu’à obtention d’une réponse.
Les chamans utilisaient des drogues et des remèdes à base d’herbes, des masques et des crécelles en coquillages. Les chamans (hommes et femmes) jouissaient de la plus grande estime, et l’on payait très cher leurs services.
Notre musée
Le musée de Sainte-Marie
Le musée de Sainte-Marie procure un contexte historique qui permet de faire le lien entre l’histoire de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons et la vie quotidienne au XVIIe siècle. Il constituera une conclusion captivante et enrichissante à votre visite.
Le musée explique les motifs des premiers explorateurs, leurs moyens de transport, la société et la culture européennes qu’ils avaient laissées derrière eux, ce qui les attendait en Nouvelle-France et comment ils se sont adaptés à cette nouvelle vie.
En faisant appel aux sens (vue, ouïe, toucher et même odorat), le musée de Sainte-Marie illustre les événements de cette époque grâce à plus de 750 artefacts acquis, donnés ou prêtés.